Le Canard de Barbarie

N°4 - DECEMBRE 1997 - La Voix et les Cancans du Ludion
Depuis 1976, Le Ludion fait des orgues, des cartons perforés . . . et des heureux.

Emilie et toute l’équipe du Ludion souhaite à son grand père, Claude, et à vous Tous, un Joyeux Noël et la plus harmonieuse
Année 1998.

Le prix du beurre, l’ argent du beurre et le sourire...

A l’approche des fêtes de fin d’année, on voit fleurir autour de nous d’immenses panneaux vantant le caviar au prix du beurre, annonçant le beurre gratuit, tout ça sous les traits d’une crémière accorte et souriante.

Quand les grands groupes marchands s’adressent aux consommateurs, il leur faut toujours allécher avec des prix, des promotions, des concours ou évidemment le gagnant n’est pas celui qu’on croit. C’est, semble-t-il, ce qu’il est convenu d’appeler la société de consommation.

Dans notre monde, ( celui des collectionneurs, des saltimbanques, des tourneurs de manivelles, ou des lecteurs de « canard de barbarie »), je croyais que ça n’existait pas. Chacun avait conscience d’appartenir à un monde différent où le vrai sourire de l’interlocuteur était plus bénéfique que ses actions promotionnelles. Je découvre en fait que certains s’y laissent prendre.

Je regrette vivement que de toutes provenances surgissent des instruments qui n’ont de fonctions que celles de faire fondre vos économies, et de tromper l’acheteur de bonne foi, qui veut satisfaire à son envie de posséder un orgue de Barbarie, tout en ne dépassant pas trop le budget « Loisirs ». Une fois la transaction réalisée, le plus souvent en espèces, l’orgue s’époumone rapidement, le vilebrequin « restauré à l’arc » bat la breloque, le sommier se fend, les tuyaux de provenances diverses, ne raconteront plus leur origine incertaine. Pas de restauration envisageable, la facture serait trop lourde, le résultat incertain.

Encore, ne faut-il pas trop se plaindre, dans ce cas là, il n’y a « qu’ erreur » sur la qualité... Je me suis laissé dire que certains se laissant bercer (berner ?) par la trop jolie crémière aux yeux si doux, ont commandé un orgue, l’ont payé en grande partie, et en sont réduit à invoquer Sœur Anne... C’est le « flopp » total, si vous me permettez cette trivialité.

De pseudo-artisans se servent de l’image valorisante d’un secteur privilégié, pour vendre coûte que coûte, même à un prix auquel ils ne peuvent produire; Ils n’ont que faire d’assumer leur statut, au contraire, ils en trahissent l’âme. Par bonheur, les vrais et les purs renouent un fil séculaire, où la tradition n’est jamais que l’addition du meilleur et du sacré, assaisonnée d’une innovation perpétuelle. Mais encore doivent-ils tout mettre en œuvre pour le faire savoir. Vous trouverez en France des ateliers de qualité, efficaces et respectueux de vos désirs -je pense à Fournier et ***** avec qui j’entretiens des rapports loyaux, ce qui n’exclut pas une cordiale concurrence. Mais là, au moins les choses sont claires ! Notre quotidien est fait d’une qualité tranquille, que nous lisons sur les sourires de clients fidèles.

Dans le monde d’aujourd’hui, nous sommes à contre-courant. Nous ne sommes pas là pour faire du chiffre, ou de l’esbroufe; mais comptez sur nous pour faire du bel ouvrage, donner du sens à la vie, en témoignant que l’essentiel n’est ni dans la vitesse, ni dans la taille mais bien dans l’authenticité et la durée.

Exposition : « Musiciens des Rues de Paris »

Le Musée National des Arts et Traditions Populaires, (M.N.A.T.P.) Avenue du Mahatma Gandhi, à Paris, dans le Bois de Boulogne vient d’inaugurer une exposition temporaire (du 19 novembre au 15 Avril 1998) sur un thème qui nous est cher : les Musiciens de Rues de Paris. A travers 400 objets : instruments et large iconographie, issus du fonds du musée, et de collections publiques et privées réunies pour l’occasion, Florence Gétreau, commissaire général de l’exposition et conservateur, a mené une réflexion novatrice sur les rapports qu’ont toujours entretenus les musiciens avec la rue.

La rue, siège à la fois du pouvoir populaire et lieu privilégié de parade des officiels reste le vecteur de communication que tous veulent utiliser, des troubadours aux musiciens de l’Ecurie (les gens du Roi) des barbares venant d’ailleurs (savoyards, italiens, auvergnats) aux fanfares républicaines, du jeune estropié, mendiant pour subsister aux modernes tourneurs de manivelles, prenant leur envol depuis l’école du trottoir, vers la scène de cabarets réputés...

A travers cette exposition, nous portons un regard sur l’origine des intervenants, leur statut, leur mode de rémunération, leur itinérance. En parallèle, est évoqué l’usage de la rue par le pouvoir et ses opposants, le passage de l’espace public à la sphère privée et pour finir, ce que la représentation de cette musique a apporté aux Arts en général. A toutes les époques, cette image forte du joueur d’orgue de barbarie a été utilisée pour symboliser la persévérance, l’entêtement, l’acharnement. J’en veux pour preuve l’impressionnante collection de caricatures de Guillaume II ou de Badinguet... Plus proche de nous, j’ai reçu par fax, il n’y a pas si longtemps, un Jacques Chirac menant son singe (Alain Juppé) au son de notre instrument préféré.

En ces temps hivernaux, j’ai choisi pour illustrer ce propos, un dessin de Sanson, (Dépêche du Midi), qui devrait plaire aux Frères Amara, dont l’implication dans l’association «Droit au logement» est bien connu.

Musicien de Rue de Paris, l’hiver...

A noter pendant toute l’exposition de nombreuses manifestations, concerts militaires, bus de la Ratp aménagé en scène mobile et improvisée, tour de chants de joueurs d’orgue, etc...L’association « Ritournelles et Manivelles » présidée par Arnaud Moyencourt, représenté par les parigots (tête de veau) Riton la Manivelle (Luc Antoine Salmont), Jean Piero (les PV du Sacré-Cœur, c’est lui) et par la castraise (tête de fraise) Sylviane Blanquart, a superbement assuré la mise en humeur des invités lors du vernissage.

L’éditorial

Quatrième numéro, bientôt 1997 va disparaître, Noël arrive avec son cortège de fêtes, de cadeaux. C’est l’heure des bilans pour le Canard de Barbarie comme pour toutes les activités humaines. Passionnant... En écrivant pour vous, en relatant les faits que je vivais « avant » sans le savoir - comme Monsieur Jourdain - j’ai dû prendre du recul, voir les choses différemment. Vous regarder d’un autre œil. D’ailleurs beaucoup d’entre vous se sont manifestés, pour nous encourager, nous demander des précisions, échanger.

A ce propos, j’ai de plates excuses à présenter à ceux qui comme M. Maisonette de St Chamond se sont présentés à Bourges les 28 & 29 Novembre. Ecrite de mémoire, cette rubrique n’a pas été convenablement relue, et j’ai indiqué une date erronée. Un fois expédiés 2400 « Canards » l’erreur nous est apparue, énorme et stupide. Nous avons cru faire suffisamment en prévenant les lecteurs des départements limitrophes, mais sans doute avons nous péché par excès de modestie. Lucien Maisonette n’as pas hésité à parcourir 700km pour nous rencontrer. J’imagine sa déception. Qu’il sache (à travers lui, je m’adresse à tous ceux qui ont connu pareille mésaventure) que nous prenons contact avec lui pour réparer comme il se doit et lui faire oublier ce fâcheux incident.

J’en profite pour énoncer une règle de sécurité : avant de vous déplacer sur un salon, ou à Toulouse, prévenez nous !... Nous vous ferons parvenir une invitation personnelle. Ainsi, nous serons plus en mesure de vous recevoir nous même, et donc de mieux répondre à vos attentes. Pour cela, nous avons mis en place - outre le numéro de téléphone de la boutique et son répondeur, que vous connaissez - un numéro de portable (vous savez ces petites choses qui sonnent au cinéma, au restaurant, dans la rue... mais qui vous permettent de rester au plus prés de nous), un numéro de télécopie, et d’e-mail, pour ceux qui veulent rester dans le domaine de l’écrit, et aussi pour les « net-surfers » une page « news » sur votre site préféré. Ces accessoires sont utiles pour améliorer nos échanges.

Echanger... C’est bien le maître-mot de cette fin de millénaire. C’est bien aussi la vocation de la Bourse d’échange (The Mart) que nous venons de créer sur Internet. Dans le fond, c’est vrai que l’on va finir par aimer l’an 2000.

Ceux qui font Le Ludion

Nos Clients ont du talent...

Par vos enthousiasmes votre confiance et vos commandes, vous nous permettez de réaliser vos rêves qui sont aussi les nôtres.A travers cette rubrique, nous essayons de vous faire connaître des voisins en poésie, des amis en mécanique, des inconnus du bout de la rue qui partagent avec nous tous, cet amour de la Musique mécanique et de l’Orgue de Barbarie

Comme dans beaucoup de domaines, l’orgue n’est plus l’apanage de la seule gente masculine. Là aussi, messieurs, nous laissons insensiblement la place à nos compagnes. D’ailleurs qui s’en plaindra ?

Et puis le rêve qui est en exergue de cette rubrique, ne sied-t-il pas aussi bien aux jeunes filles, qu’aux hommes d’âge mûr.

La jeune fille dont je vais vous entretenir céans, doit être princesse de conte de Fées. Son père (le Roi) considère que pour mieux entrer dans la vie, il faut exaucer ses rêves. Et le voilà, devenant crapaud... lui demander : « Dites moi, jolie Princesse que souhaitez vous recevoir pour votre majorité ?... un miroir, un royaume, un cheval, un prince charmant ?... »Et la jolie princesse de quérir un flutiaux, vous savez de ceux qu’on joue en manivellant une poignée... Alors le père redevenant héraut de l’histoire, chercha dans les lointaines contrées méridionales, un atelier où la Chose pût être exécutée... avec pour décorer le tout la création d’un poupard de bois animé : une femme au parapluie à bec de canard et flanquée d’un grand sac à fleurs. (Ce mythe deviendra célèbre plus tard sous le nom de Mary Poppins, quand le sieur Disney écrira ce conte sur toile blanche).

Quand, en grande pompe, la jeune fille reçut des mains de son père charmant l’objet des ses pensées, j’ai vu une princesse pleurer. Et même dans la vie d’un sorcier, faiseur de magiques flutiaux, une larme de princesse, c’est précieux comme l’élixir de Jouvence...

Cette histoire est moderne : elle nous relate le bonheur des rêves exaucés. Et aussi parce que la princesse est républicaine, elle s’appelle Marianne.

* * * * * * * * * * * * * * * * *

Notre Atelier aussi...

Je vous ai déjà parlé du son, de la mécanique, de la décoration ; mais pas de la respiration. Or la respiration c’est le principe de vie même de l’orgue. Il respire sans le savoir - comme Monsieur Jourdain (bis) - et ce n’est pas Cyrille Jourdain (ter) qui me contredira.

Roux, comme notre peau d’agneau est blanche, lorrain comme les sabots d’Hélène, mauvais caractère comme nous tous dans la maison, il ne manque pas d’air. Il règne sur les pompes et les clapets. Les valves ne battent que pour lui, et les griffes de ses boites à touches sont notre label de qualité. En fait comme chacun d’entre nous, il participe à cette magnifique aventure qu’est la livraison de votre prochain orgue.

Il vient de l’Hérault, et de la facture d’orgue classique, avec sa femme et ses deux enfants. Gageons qu’il a planté ses choux chez nous pour un bon moment.

Lancement des disques

Yvan LAURENT et ses Chansons d’hier et d’aujourd’hui. Sa voix chaude, que nous avons découvert à Oingt, met en valeur un répertoire influencé par Jean Ferrat et Serge Reggiani.

Pour vous procurer ces disques, envoyez nous votre commande accompagnée de F.120 l’un (+ F.15 de port forfaitaire par envoi).

Les prochaines manifestations

Nous indiquons les dates et lieux des prochains festivals dans la mesure où nous en connaissons l’existence. Renseignez nous pour que nous puissions tenir cette rubrique à jour.

N.B. en gras sont indiquées les manifestations sur lesquelles vous pourrez nous rencontrer. Pour plus d’informations (invitations, rendez-vous, dernière minute) le mobile : 0607 624 394

Comme chaque année, la période hivernale n’est pas fertile en événements, c’est le moment de fourbir nos instruments pour :

MUSICORA se tiendra cette année encore à la grande Halle de la Villette, à Paris 19ème du 3 au 7 Avril 1998

En attendant le prochain numéro, tenez vous au courant en appelant au 0561 528 602 ou en consultant notre site WEB : www.leludion.com

le Répertoire les Nouveautés

Les titres apparaissant sur cette liste sont les dernières créations de nos arrangeurs. Pour en assurer une plus grande diffusion, une remise de 20%, vous sera consentie lors de la commande groupée dans le mois suivant la parution de ce bulletin, de 3 des titres listés ci-dessus, quelle que soit la gamme de votre orgue.

N’oubliez pas de demander aussi notre catalogue général.

Pensez aux Fêtes prochaines

Nous pouvons vous fournir du répertoire ancien, pour pas mal d’instruments rares et curieux, refaites les vivre ! Dites nous ce que vous cherchez ?

Les petites Annonces

ATARI Méga Ste (disque dur 20Mo), avec CREATOR, clef et notices. Parfait pour créer vos fichiers MIDI. Superbe collection d’Automates, à vendre en totalité, ou en partie. Détail sur demande
Orchestrion IMHOF & MUKLE, avec rang de violons, xylophone et percussions, plus d’1H de musique.
Pour tous renseignements complémentaires, appelez Eve Chaillat
au 0561 528 602

Au Suivant

LE LUDION , 302 avenue de Fronton
F - 31200 TOULOUSE (FRANCE)
Tel +33 561 573 722
Mobile +33 607 624 394

MàJ 15/01/2003