Le Canard de Barbarie

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N°34  -  Septembre 2011  -  La Voix et les Cancans du Ludion

Depuis 1976, Le Ludion fait des orgues, des cartons perforés…et des heureux !

N’hésitez plus entre la Bourse ou la Vie !

Pour votre plaisir, choisissez

un orgue de Barbarie

Sur

www.nos-modeles.com

 

Le Répertoire

 Vous savez que nous éditons les arrangements de plusieurs musiciens,  ce qui représente un répertoire de plus de 2800 titres. Comme chacun a son style : Écoutez-les sur :

www.notre-repertoire.com.

Essayez les tonalités, affinez vos recherches  par auteur, compositeur ou interprète, par année de création ou par thème…    Renseignez-vous sur notre service exclusif sur mesure !


 À la recherche de l’origine de l’Orgue de Barbarie

 

J’ai entamé lors de la parution du numéro 32, la publication de textes relatant l’origine du nom de l’Orgue de Barbarie… Bien sûr, ce ne sont que des suppositions. Voici donc deux autres des dix-huit hypothèses recensées à ce jour.

Le Naturalisme

Quand Antonin Dvořák quitta l’Ancien Continent pour le Nouveau Monde sur un rapide steamer à la proue élancée, il eut tout loisir d’observer les paysages marins, la traversée durant quatorze jours.

Entre les repas pris dans la cabine du commandant et les soirées mondaines où le maître se devait d’honorer sa réputation dans d’interminables joutes pianistiques, il lui restait peu de temps pour fumer la pipe qu’il bourrait élégamment sur le pont de première classe, le visage fouetté par les embruns.

Il marchait le long du bastingage alors que le vaisseau à double coque longeait les hauts-fonds de Barbrie, vestiges géologiques sous-marins attribués dit-on à l’antique continent de Mû. Son regard fut irrésistiblement attiré par une colonne de vapeur se dressant à la verticale, au milieu de l’immensité liquide.

Opportunément le quartier-maître lui indiqua que c’était un cétacé qui saluait leur passage en crachant par son évent dorsal les reliefs aquatiques de ses dernières agapes.

Le musicien, amusé et reconnaissant à l’animal pour son salut amical, s’en souvint lors de la composition du Largo de sa neuvième symphonie ([*]). Quand le thème repris au basson et au trombone sonne, l’évocation de l’orque de Barbrie résonne une dernière fois. En effet, cette espèce vaincue dans la longue lutte pour la vie de la gent marine, fut évincée du cours de l’évolution des espèces en même temps que le dodo de l’île Maurice et le cœlacanthe. Mais de son tombeau profond, elle nous charme, sirène fossile, celée au sein de l’élément aqueux.

 

Avant Guerre

Chaque fin de semaine après l’turbin, le parigot navigue entre son caboulot, le turf et la ducasse. D’abord, y’retrouv’ ses aminches, ceux des fortifs : les apaches au foulard noué, au surin affûté et à la gueule mâle et pas rasée. Y causent en louchébèm ou en verlan. En s’approchant en loucedé, on croit piger qu’l’enjeu de la dispute, c’est la nouvelle meuf… ou la prochaine teuf. Ou un tuyau, qu’y se refilent, dans la troisième. Difficile d’en savoir plus, sans irriter la compagnie.

À la fête de Pantruche, parmi les caves et leurs lardons, y font tache et le gloussement des filles est leur panache blanc. Deux thunes dans l’bastringue et les voilà qui guinchent. Le Jules avale les ronds et les couples se carrent de plus en plus.

En rapprochant les cœurs, la java provoque les passions. Elle, si belle et si gentille, voit bien que Frédo lui échappe. Celui que Nini a dans la peau, en pince pour les seins fleuris de Lola, cette brune au teint de faïence qui arrive de Mayence avec le souvenir d’un artilleur qui n’est jamais revenu.

Les hoquets du pianola couvrent à peine les pleurs de la pierreuse. Pourtant, c’est avec vaillance qu’elle se dirige vers la fumée montant du camp gitan. Campée dans sa verdine, blottie près du mirrus, Irma, diseuse de bonne volonté, lui propose sans insistance de choisir entre marc de café, lignes de la main, ludion qui-sait-tout, boule de cristal ou tarot marseillais. Entre deux sanglots, Nini préfère jeter les osselets de bouc noir sur le guéridon drapé de lampas carmin. Elle a foi en cette antique mantique, originaire des lointaines contrées tartares. Relevant de la tradition orale des shamans moghols, ces figures aléatoires complexes, une fois interprétées, devraient jacter sur les futures inclinations de l’amant convoité.

Frédo peut-il imaginer dépendre ainsi d’un lancer hasardeux d’Os de Tartarie ?

D’autres versions vous seront proposées dans les prochains numéros…

[*] Symphonie en mi mineur dite « du Nouveau Monde », B. 178 (op. 95, 1893)


A votre Service

Nous sommes à votre disposition pour l’estimation  d’un instrument  ou d’une collection

en vue d’assurance, de vente ou de partage.

expert@musique-mecanique.com


Quand le savoir-faire empêche le faire-savoir!...

 Cherche Rédac’Chef, sachant lire écrire et conter, acceptant d’être mal payé, voire pas payé du tout pour remplacer l’ancien, dépassé par son activité, ses passions et ses innovations…

Cette petite annonce donne bien le ton. Juste assez de temps pour créer de nouvelles orgues, faire quelques restaurations mais pas assez pour vous faire partager nos occupations et préoccupations du moment. Malgré ses nombreuses plumes, le canard est sporadique, rare, le seul trimestriel qui paraît lorsqu’il a le temps…

C’est vrai aussi que nous vous rendons visite avec d’autres média comme youtube, ou le blog du canard qui présentent aussi l’avantage d’être interactifs… Alors interagissez !


La Mécanique des Jardins

 

Plantez une graine de musique, arrosez-la abondamment avec un tuyau d’orgue et laissez fleurir les sons dans un jardin public… Le Ludion est un jardinier pas comme les autres… Il fait pousser, cultive et entretient des instruments mécaniques… L’été fait éclore ses plus belles fleurs : les ors des trompettes, clarinettes et piccolos de l’orgue de fanfare Wurlitzer, datant de la fin du XIXe siècle, avec ses airs de manège et de l’âge d’or de la fête foraine, ou le Ludophone, cet orgue de barbarie dont les accents rappellent ceux des chevaux de bois… Asseyez-vous à l’ombre des feuillages des jardins toulousains et venez goûter à la magie ! Pour petits et grands, sans modération.

Extrait du programme du « Festival Toulouse d’Été » du 19 juillet au 12 août.

 


Le Cabinet de Curiosités

 

Le vent d’autan souffle fort à Toulouse, et il a la réputation d’emmêler, de mélanger les genres. À tel point que nos instruments à mécanique se sont retrouvés dans le Cabinet de Curiosités du Musée Paul Dupuy, à quelques pas de là. Entendre ces musiques dans le sanctuaire de la collection d’horlogerie de Paul Gélis complétait parfaitement les mécaniques silencieuses…

Pourtant mon cœur battait la chamade à chaque apparition de Melle Nina, l’automate résidant en ces lieux. Imaginez... Dans la précieuse Apothicairerie du XVIe siècle, accompagnée par le Gavioli 42 touches, la jouvencelle sortait de son sommeil, s’animait et entraînait le public dans les secrètes salles du musée. À la suite de la poupée, nous visitions la salle des faïences et le tympanon à automates d’Ignaz Bruder, puis la collection d’instruments d’orchestre. D’un geste la demoiselle menait le ballet jusqu’à la salle des horloges où la boîte à musique Harpe Zyther Trémolo de Brémond égrenait ses arpèges.

Le groupe mené par la vaporeuse bayadère, négligeant l’Orologe d’Isaac Albrecht, contournant le planétaire d’Antide Janvier, arrivait devant la Leçon de Chant de Jean-Eugène Robert-Houdin. Après l’exposé de Michel Hayard, horloger passionné, les trilles naturelles du pinson nous charmèrent, mais têtue la princesse orientale insistait pour lui faire chanter une ariette à son goût. Ma foi, elle y arriva et l’oiseau répéta à l’envi une mélodie de 1844.

Le public charmé et ravi se rendait ensuite dans l’auditorium, car dans le cadre de l’année Liszt, le musée créait l’événement avec une série de concerts de piano reproducteur Welte Mignon et ses rouleaux d’interprètes d’époque.

Les auditeurs pouvaient apprécier Teresa Carreño interprétant la 6 e Rhapsodie hongroise, Emile von Sauer, jouant les Réminiscences sur le Don Juan de Mozart, Eugen d’Albert : Liebestraum et encore Ferrucio Busoni dans la Paraphrase de concert sur le Rigoletto de Verdi. Comme à la criée, le public de l’amphithéâtre pouvait choisir parmi les titres proposés, le plus rapide ou la plus persuasive l’emportant...

Merci à Alain Lacroix, directeur du festival Toulouse d'Été, de nous avoir permis ces magnifiques rencontres…

 

Mademoiselle Nina, automate, appartient à la Compagnie Sans Paradis Fixe. Ils en ont de la chance !…

 


En 1802, c'était prémonitoire!... Est-ce que ça se réalisera demain

I believe that banking institutions are more dangerous to our liberties than standing armies. If the American people ever allow private banks to control the issue of  their currency, first by inflation, then by deflation, the banks and corporations that will grow up around the banks will deprive the people of all property until their children wake-up homeless on the  continent their fathers conquered.

 Thomas Jefferson, 1802

Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, celles-ci et toutes les institutions qui fleuriront autour d’elles,  priveront les gens de  toute possession, d'abord par l'inflation, ensuite par la récession, jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquise.

No comment ! 


Impressions d'impétrant.

 

Quand après une longue attente, j’ai appris que mon examen d’admission à la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection se déroulerait en Auvergne, j’ai évidemment pensé que le jury m’interrogerait sur les orgues de Bort…

Six semaines à réviser la chimie des volcans, les déformations géologiques, la climatologie et les causes de l’érosion.

Fouchtra !

Puis on m’a indiqué que cela se passerait à Thiers. Comme il est de notoriété publique qu’un de mes confrères est à couteaux tirés avec moi, je n’ai pas été surpris outre-mesure, mais pas vraiment rassuré.

Fouchtra !

Une convocation me précisa que l’épreuve aurait lieu au bord de la RN 2089. Mon flair d’ancien louveteau, m’amena chez la Mère Depalle, étape gastronomique sur la route des puys.

Alléluia !

Imaginez ! Pour cet examen redouté, j’ai eu accès au grenier virginal que même dans ses rêves les plus fous, le biffin ne rencontre plus. Une salle de danse et ses fantômes d’avant Vichy, son parquet de châtaignier, son comptoir, ses tables, sa caisse que les jeunes rosières passaient en gloussant, heureuses qu’elles étaient d’être invitées à guincher. Rien n’avait bougé depuis l’ancien lustre, seules les araignées dansaient encore au passage d’un moucheron.

Au fond, éclatant de pénombre, trois instruments à tuyaux.
Un Lemoine en habit d’origine. Un Limonaire enturbanné de cloches. Au centre, un Godin argenté, comme chez Bocuse (*).
La poussière, lentement déposée, avait encalminé l’ensemble. Les tuyaux de montre tendaient leurs lèvres égueulées vers l’audacieux intrus ; je me sentais prince charmant.Quand les questions des gardiens de la tour fusèrent, de taille et d’estoc je défendis les belles, argumentai, et finalement fus admis à pénétrer la Chambre…

Si ma longue carrière de bretteur me permit de l’emporter, je ne dois pas oublier que la loyauté de mes inquisiteurs, leur sagesse et leur indulgence étaient fort grandes. D’ailleurs, les combattants d’avant Thiers, se retrouvèrent unis comme les mousquetaires devant un rôti de veau cardinal qui fit les frais de la nouvelle entente.

Ont participé, les examinateurs suivants, de gauche à droite :

Eric Bourgougnon
Conservateur du Musée des Musiques Populaires de Montluçon.

Jean-Michel Renard
Président CNES national

Christian Béalu
Administrateur CNES, chargé des examens

André Bissonnet
Expert UFE

votre impétrant serviteur

Yvan Alauzet
Président régional CNES Midi-Pyrénées

Denis Bouchet
Conservateur du Musée de la Musique Mécanique des Gets

(*) Pour éviter de connaître de quel bois se chauffe Monsieur Paul, je précise qu’à l’abbaye de Collonges au Mont d’Or, c’est un orgue Gaudin qui ravit les convives.

 


L'Agenda

·         Vente aux enchères d’Art Forain (coll. Marchal) Étude Cornette de St-Cyr Paris                              28 & 29Septembre 2011

·         Festival de Quintin (Côtes d’Armor)                                                                                                  5 & 6 novembre 2011

·         Vente aux enchères The Milhous Museum Boca Raton, Floride                                                              24/25 Février 2012

N.B. en gras sont indiquées les manifestations durant lesquelles vous pourrez nous rencontrer.
Pour plus d’informations : mobile : 06 07 62 43 94 ou consultez :
www.leludion.fr

Nous vous recevons UNIQUEMENT sur RENDEZ-VOUS

À Toulouse : 302, avenue de Fronton ou à Paris 15ème : 31bis, rue Violet (M° la Motte-Picquet)

Nos Vidéos sont présentes sur Youtube à l’adresse : http://www.youtube.com/leludion/


Le manège de La Rochelle a retrouvé son orgue

Entre la Tour Saint-Nicolas et la porte de la Grosse Horloge, square Vallin, un manège vous fait tourner la tête en musique.

Inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Objets Mobiliers Classés parmi les Monuments Historiques, le Manège Bayol de Serge Dard n’est pas protégé par une vitrine. Pour un euro vous pouvez même vous l’approprier un instant, en tout cas, en faire le tour comme un propriétaire, assis confortablement dans une toupie  aux mille neuf cents éclats de miroir, ou monté sur un cheval cabré, partir combattre Richelieu ou les parpaillots. Plus tranquille, un chat vous prendra sur ses genoux tandis que le Foucher-Gasparini renforcé, 52 touches, et ses cartons d’origine fera danser le soleil dans les barres torsadées de laiton poli.

La cavalerie arrive à l’heure, le chef bat la mesure, le couple d’andalous sonne le timbre, les gondoles chaloupent au gré du ressac qui bat les marches de pierre du quai en contrebas. Un zèbre mal rayé déguste les boules de glace d’un enfant distrait. L’orgue, restauré en nos ateliers, entonne le quadrille des Lanciers…

La cloche donne le signal du départ. Le monument historique s’ébranle, hésite, se reprend et emmène sa cargaison de sourires espiègles dans sa ronde musicale.

Eve et moi, nous nous éloignons, mission accomplie.


Le coin des bonnes affaires

 

Nous avons des opportunités à saisir, en orgue de barbarie d’occasion mais aussi en pièces de collection.

Nous vous trouverons l’instrument le mieux adapté à votre projet !

Appelez-moi au 06 07 62 43 94

Ou écrivez-moi : evechaillat@leludion.com


 Cartes perforées ou trous de mémoire

 

Pour améliorer nos fabrications et surtout maintenir le niveau de prix du répertoire, qui n’a pas augmenté depuis 2001, nous avons regroupé nos achats avec certains de nos confrères noteurs.

Ce qui fait que tout en conservant la qualité des cartons collés-pliés traditionnelle et d’épaisseurs conformes aux lectures soit pneumatique, soit mécanique, nous avons négocié des prix compétitifs. En effet, pouvoir commander à plusieurs de plus grandes quantités de matières à des fournisseurs qui expédient quotidiennement des dizaines de tonnes de cartons fait de nous des interlocuteurs valides.

Nous en avons profité pour automatiser un certain nombre de tâches répétitives. Dès la réception des bobines, une machine dédiée commence le façonnage par le déroulage, le pliage et le tronçonnage des lés.

Pour  voir la plieuse-découpeuse en fonctionnement cliquez ici.

Après un repos mérité, les feuilles pliées et rangées tête-bêche dans des bacs sont lancées dans l’encolleuse qui comme son nom l’indique répartit la colle sous la face inférieure de la feuille pliée.

Chaque feuille est ensuite reprise et insérée dans une presse pneumatique pour être fortement serrée contre ses prédécessoeurs et constituer ainsi un accordéon de plus d’une centaine de mètres de long sur une largeur de 50 centimètres…

Pour voir l'encolleuse en fonctionnement cliquez ici.

Dernière opération de façonnage, il faut dans cette bande, déligner les futurs cartons perforés suivant les spécifications de chaque instrument.

Pour voir la déligneuse en fonctionnement cliquez ici.

Le séchage laisse respirer le support qui n’est pas encore mémoire…

Après votre commande, dont nous vous remercions, la perforatrice à commande numérique, réalisée en 1991 grâce à un programme ANVAR, prend le relais et travaille jour et nuit, sans boire, sans manger, sans fumer, sans… Dormir…

Ce dernier avatar des ouvrières d’autrefois, fait des trous, des p’tits trous, encore des petits trous…

Pour voir la perforatrice en action, cliquez ici.

Pour vous donner une idée des volumes que cela représente, un carton d’orgue de barbarie de dix mètres compte couramment une dizaine de milliers de perforations, ce qui nécessite, suivant les formats, entre une et deux heures de travail continu. Ce qui fait que des millions de confettis s’envolent de chez nous, chaque année.

 La prochaine fois je vous parlerai de la notation !

 


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Courrier
LE LUDION , 302 avenue de Fronton
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MàJ 19/09/2011