Le Canard de Barbarie
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N°32 - Février 2010 - La Voix et les Cancans du Ludion
Depuis 1976, Le Ludion fait des orgues, des cartons perforés…et des heureux !
Pour célébrer avec toute la liberté d’esprit nécessaire
les prochaines élections régionales,
nous serons heureux d’offrir avec chaque orgue neuf, commandé
entre le 1er et le 31 Mars, un carton perforé à choisir parmi :
Ah, tu verras, tu verras - C’est lui que mon Cœur a choisi - Les Comédiens - la Complainte des Infidèles - Putain d’Métier - Mon Manège à Moi - la Piste aux étoiles – Si j’étais Roi – Verte Campagne
A la Recherche de l'Origine de l'Orgue de Barbarie...
Lors des rencontres que nous partageons avec vous dans les salons ou les festivals, votre première question concerne l’appellation de notre instrument favori. Des chercheurs éthylmologues[1] -Je revois avec émotion cette équipe du CNRSOB[2], qui dévissa et disparut, en entreprenant l’ascension d’une montre de seize pieds alors qu’ils étaient sur le point culminant de démontrer l’existence de l’abominable Horgue des Beiges, en sinusoïdant sur les crêtes harmoniques de ces tuyaux ouverts à tous les vents. Je pense aussi à Alain Vian, grand conteur devant l’Éternel et raccommodeur d’instruments de musique à mécaniques, qui énonça les prémisses de ce qui deviendra ce modeste opuscule - m’ont fait parvenir le résultat de leurs recherches et me demandent de publier cette véridique histoire de l’origine de l’Orgue de Barbarie, ce que je fais avec plaisir et en français, car comme vous je connais ces deux langues.
Il est en effet temps de tordre le cou à cette détestable manie transalpine consistant à attribuer la paternité de l’O de B. à Antonio?... Cuttichio?... Ferruchio?... Salvatore?... Barbéri, qui n’a jamais été ni habitant Modèle, ni même préposé de cette ville, et encore moins mari d’Antonella Barbie, que j’ai très bien connue…
Autrefois.
Au fil des temps, et l’évolution de la langue étant assez fourchue, de nombreuses locutions latines, celtes, estrangères, de vieux françois et même de verlan ont insculpé dans notre inconscient collectif des réminiscences allitératives adossées à des sons puissamment évocateurs, marquants… Indélébiles.
Voici donc deux des dix-huit hypothèses recensées à ce jour.
L’époque Celtique
Les plus récentes études éthylmologiques nous font remonter jusqu’au début de notre civilisation.
Vous vous souvenez bien sûr de « nos ancêtres, les Gaulois ». Bien qu’elles eussent, d’après Jules de Rome, des coutumes sanguinaires, ces fières peuplades celtes très hiérarchisées avaient une organisation sociale, qui pour être élitiste, n’en était pas moins fondée sur une juste répartition des tâches en fonction des désirs et des compétences de chacun.
Les Druides, sachants théologiens, élevaient la spiritualité du groupe. Les Ovates, scientifiques avant la lettre, se destinaient plutôt à l’étude de la Nature : astronomie, physique, chimie, médecine. Quant aux Bardes, ils assuraient l’entraînement, voire l’Entertainment du groupe ; parmi eux se recrutaient les poètes, les chanteurs, les musiciens.
Pour la démonstration qui va suivre, je vous demande de me suivre dans la forêt des Carnutes, lors d’une manifestation connue sous l’appellation d’origine contrôlée Au Gui, l’An Neuf. Il s’agissait de chercher des fossiles à l’aide d’un marteau au manche de gui pur doré. Le Druide arrivé en tête, montait sur la plus haute marche du podium, et sous les éclairs des flashs des paparazzis, prononçait une oraison. La procession s’avançait alors, menée par les Ovates. Les Bardes, eux progressaient en tirant le char portant l’hydraule aux puissantes trompes organisées, dont les anches battaient la chamade. La clameur affolait la foule entourant le cortège. Bientôt, la rumeur enfle… Jusqu’au moment où le diacre prononce la formule convenue :
Enfin, ça y est, l’orgue des bardes arrive… Le Grand Druide n’avait alors plus qu’à officier.
Fondatrices du mythe gaulois, ces cérémonies ont perpétré des locutions, qui une fois déformées, francisées, ont nommé entre autre, l’instrument de nos préoccupations.
Un Hiver, de nos jours…
Aussi urbain soit-il, l’homme du XXIème siècle ne perd jamais ses instincts grégaires et son goût de la transhumance. Destination favorite du geek en mal de Wifi qui recherche Savoie, haut lieu des migrations hivernales, la montagne procure à la fois repos sportif, détente au grand air et enrichissement personnel.
Pour fidéliser les adeptes de la glisse, rien de tel qu’un environnement touristique adapté. Chaque domaine a développé ses spécificités en fonction de sa vocation, sa position géographique, son histoire ou ses atouts commerciaux. Si certains ont logiquement promu le sport de haut niveau, d’autres ont favorisé les activités familiales, culturelles, voire spirituelles.
Certes réservé à quelques individus en quête d’absolu, le choc esthétique que procure l’apparition de l’abbaye de Sainte-Marie d’Aulps (notre photo) dans son écrin neigeux amène le skieur surpris à se poser des questions hors piste…
Le silence et l’azur du lieu, son passé religieux et sa grandeur hiératique relativisent beaucoup de nos petites misères, qui ne sont en définitive, que quelques misères de grands seigneurs[3].
De retour dans la station des Gets, entre une visite au Musée de la Musique Mécanique[4] et une crêpe Suzette chez Mémé Confiture, allons vite prendre au comptoir de l’un de ces établissements réputés, un verre ou deux pour nous réchauffer. Mais n’allons pas jusqu’à la biture et ses enivrements.
S’il vous plaît, un grog au bar, Harry.
D’autres versions vous seront proposées dans les prochains numéros…
[1] Spécialiste en langues anciennes chargées par les vapeurs d’alcool.
[2] Cercle Naissant pour la Recherche Sémantique en Orgue de Barbarie
[3] Il me semble avoir entendu Pascal penser quelque chose comme cela.
[4] N’oubliez pas de visiter aussi la collection d’automates de vitrine de Roger & Gallet et d’assister à l’un des concerts de l’orgue philarmonique à l’église paroissiale.
L'Amour, toujours l'amour...
En ces temps de Saint Valentin, rendez vos rouleaux d’entraînement amoureux… Non, non, je ne galèje pas. Ce terme poétique recouvre un entretien courant que les imprimeurs recommandent sur les rotatives et d’une manière générale sur les rouleaux caoutchoutés qui doivent entraîner dans les meilleures conditions possibles les bobines de papier de nos quotidiens et de nos magazines.
Bien sûr, vous savez que Le Ludion fait des orgues ET des cartons perforés. Comme facteur d’orgues, nous assurons l’entretien de nos instruments et leur pérennité pour les siècles à venir, et en tant que tels, nous ne rejetons jamais sur les fabricants de cartons, la faute d’un éventuel défaut d’entraînement.
Par ailleurs, comme éditeur de musique perforée, nous ne pouvons pas imaginer que les orgues que nous faisons chanter avec nos partitions soient assez mal réglés, pour ne pas lire correctement les cartons et ainsi gâcher le plaisir de la musique. Or il arrive quelquefois, malgré les précautions que nous prenons, que les cartons coincent et ne passent pas dans le lecteur. Normalement, le facteur qui a construit votre orgue, vous a remis une notice d’entretien pour vous rendre autonome. Ou ce professionnel vous a instruit sur la conduite à tenir en cas de problème et vous connaissez bien votre instrument. Si ce n’est pas le cas, voici quelques remèdes et une potion :
La plupart du temps, l’entraînement se fait par l’intermédiaire de poulies et d’une courroie de transmission qui agissent sur des rouleaux caoutchoutés. La première vérification à faire est de contrôler la fixation des poulies sur l’axe ; puis de vérifier la tension de la courroie. Une courroie trop tendue, grince et risque de casser… Mais la même, détendue, fait avancer le carton par à-coups, quand la translation n’est pas tout simplement impossible. Donc conserver une tension convenable de la courroie est la première nécessité. Un truc à connaître, c’est d’avoir sur soi de la colophane ou de la Philadelphie (sorte de résine poisseuse, en pain) et de la frotter sur les poulies pour les faire agripper.
Mais le super truc énoncé en chapeau, rendre les rouleaux amoureux, consiste à passer du papier de verre assez gros (grain 60/80) pour dépolir les caoutchouc d’entraînement. Le ministre de l’Environnement vous confirmera que nous nous mouvons au milieu de microparticules, que celles-ci s’accumulent dans les rouleaux sus-gommés et qu’il nous faut déloger les intrus par abrasion. N’hésitez pas, et vous connaîtrez vous aussi les miracles de l’amour…
Nos clients ont du cœur et du talent!
Avant mon saut de l’ange et les soleils qui l’ont suivi, j’ai eu la joie et le plaisir de livrer son nouvel instrument à Arlette. Auteur, compositeur, interprète reconnue, pilier du Lapin Agile, le célèbre cabaret de Montmartre, elle joue place du Tertre et fait goûter la chanson française quotidiennement à des milliers de touristes avides du Paris de la bohème, de Bruant et de Toulouse-Lautrec.
Palme d’Or du Festival de Quintin en 2000, elle vient de sortir un coffret de 6 CD, rétrospective de son œuvre artistique.
Parallèlement, et parce que toujours fortement impliquée dans les souffrances du monde, elle vient de lancer une opération Aide à Haïti à laquelle nous vous invitons à participer en vous connectant sur son site www.arlettedenis.com
Son orgue, un Belcanto mixte, 27 notes à cartons et cartes à puce, complète judicieusement la panoplie instrumentale de l’artiste qui interprète avec cœur un vaste répertoire populaire.
Le Coin des Bonnes Affaires.
Pianolas – Organina Thibouville 24 notes - Automate Gustave Vichy « La joueuse de Cythare » Très jolie Aristonette 16 touches - Orgue de barbarie d’occasion : 32 notes Baladin - Et toujours du répertoire ancien pour Limonaire, Mortier, Gasparini, Ariston, Pianista, Polyphon, Symphonion, Stella ; et des disques 78 tours.
Appelez Ève au 06 07 62 43 94
L'Editorial.
Mon père avait raison ! Le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. En l’occurrence, si vous avez le plaisir de lire un Canard aujourd’hui, c’est beaucoup parce que je peux encore écrire d’un doigt de la main gauche. En effet les malheurs de mon épaule droite, permettent enfin à ma main gauche de prendre la tête de la rédaction du Canard, elle qui, si souvent, s’est vu reprocher sa proximité avec le cœur et par conséquent, son manque de raison. Heureusement que la faculté ne juge pas mon manque de dextérité comme irrémédiable ; pour le coup, cela aurait été sinistre☺…
La rencontre avec un excellent professionnel de la remise en muscle me donne raisonnablement quelques espoirs de pouvoir reprendre mes activités manuelles dans la 2ème quinzaine de mars. En attendant, et comme je vous l’assurais dès les premières lignes, la tête travaille beaucoup et je vous promets la mise en chantier d’un nouveau modèle avant la fin de cette dixième année de notre millénaire.
http://blog.lecanarddebarbarie.com/
A votre Service !
Plus que jamais, nous sommes à votre disposition pour :
L’estimation de votre collection en vue de vente ou partage.
expert@boites-a-musique-anciennes.com
Le Répertoire.
Vous savez que nous éditons les arrangements de plusieurs musiciens, ce qui représente un répertoire de plus de 2800 titres. Comme chacun a son style :
Écoutez-les sur : www.notre-repertoire.com.
Essayez les tonalités, affinez vos recherches par auteur, compositeur ou interprète, par année de création ou par thème… Renseignez-vous sur notre service exclusif sur mesure !
Les prochaines Manifestations.
Festival de BON ENCONTRE 29 et 30 Mai
Festival des GETS 16 au 18 Juillet
Festival de ROLLE (Suisse) 22 Août
Festival de Chassiers 27 au 29 Août
Festival de Oingt en Beaujolais 4 et 5 Septembre
Festival de MONTESQUIEU-LAURAGAIS 11 et 12 Septembre
N.B. en gras sont indiquées les manifestations durant lesquelles vous pourrez nous rencontrer.
Pour plus d’informations : mobile : 06 07 62 43 94 ou consultez : www.leludion.fr
Nous vous recevons UNIQUEMENT sur RENDEZ-VOUS
À Toulouse : 302, avenue de Fronton ou à Paris 15ème : 31bis, rue Violet (M° la Motte-Picquet)
Nos Vidéos sont présentes sur Youtube à l’adresse : http://www.youtube.com/leludion/
Ont collaboré à ce numéro : Eve Chaillat pour l’esprit et le bras droit – Catherine Schoepfer pour la relecture.
Qu’elles soient toutes deux remerciées. PhC/2.
MàJ 28/02/2010
