Le Canard de Barbarie     

N°26 - Octobre 2005 - La Voix et les Cancans du Ludion

Depuis 1976, Le Ludion fait des orgues, des cartons perforés…et des heureux !


Du 3 au 6 Novembre

Nous avons rendez vous avec vous au

Salon du Patrimoine Culturel

Carrousel du Louvre – 99 rue de Rivoli 75001 – Paris

De 10 heures à 19 heures

 

 

 

 

 

 




Prochains Rendez Vous

En attendant le vingt et unième Musicora du 16 au 19 Mars 2006, Nous vous donnons Rendez-vous à Paris, au Louvre dans les salles du Carrousel,  pour le prochain Salon du Patrimoine Culturel qui se tiendra du 3 au 6 Novembre. Cette  année, le thème en est justement la Musique.  Vous retrouverez vos modèles préférés, mais aussi des instruments historiques en cours de restauration. Nous vous y attendons, fiers de représenter une fois de plus la Musique Mécanique dans ce lieu prestigieux.

Invitations sur demande au 06 07 62 43 94.


Boites à Musique cherchent acquéreurs…

 

Elles ont bercées ses jeunes années, plus tard il les a démontées, puis remontées, puis reléguées dans les greniers provinciaux d’une grand-mère préférée. Quelquefois il y repensait, leurs mélodies s’égrenant dans sa mémoire trop sollicitée. Un jour au détour d’une allée de brocante, un air entêtant l’a appelé … Il s’est rappelé.

Depuis ces cylindres de laiton poli, ces longues pièces d’acier vibrantes jouaient pour lui les plus fines mélodies, les ariettes d’autrefois, les Ouvertures d’Opéras.

Il appréciait Messieurs Langdorff et Brémond, les frères Nicole n’avaient pas de secret pour lui et Isaac Piguet lui réservait de belles émotions. Il revivait avec passion les avancées dans le domaine de la trempe de l’acier, son cœur battait aux roucoulades des serins de Charles Bruguier… Et il dissertait savamment les avantages de la plume d’oie sur les ressorts à spiraux pour la réalisation des meilleurs étouffoirs…

En un mot, c’était un mélopyxidophile.

La vie fait que maintenant cette passion et la magnifique collection qui en est issue, seront dispersées aux quatre vents des enchères, suivant le vœu de ce grand amateur. A vous de reprendre le flambeau en venant choisir parmi les 183 lots présentés le 8 Novembre  à 14h, chez

ARTCURIAL

Hôtel Dassault, 7 Rond-point des Champs Elysées

75008 PARIS

Exposition Publique au même endroit, du 4 au 7 Novembre 2005

 

Sous le marteau de Jacques RIVET, Commissaire Priseur d’ARTCURIAL TOULOUSE, seront dispersés :
·
                     des Boites à Musique d’enfant, chromolithographiées à partir de 50 € , et diverses marottes à tête de porcelaine ;
·                      des Cartels Napoléon III gainées de somptueuses marqueteries, « Sublime Harmonie», à « Timbres, Tambours et Castagnettes» ou « Organocléïde », jouant de la chansonnette ou des airs d’opéras dont Verdi, Meyerbeer, Boieldieu, Donizetti, Planquette ou Strauss, des ouvertures de Mozart, de Rossini ou de Flotow, de 300 à 12000 € ;
·                     des Boites de Gare -pour attendre le train en musique- ou autres Musiques à monnayeur comme cette rare table de bistro distributeur de jetons, de 800 à 10.000 € ;
·                     des Bijoux Empire ou Restauration, Vinaigrette, Boite à mouches, Sceaux, et Châtelaines délicatement émaillés en or ou en argent, de 2.000 à 30.000 € ;
·                     des Horloges, Pendules et Montres de gousset de Breguet, Duchène, ou Arbez, toujours à musique, de 2.000 à 20.000 €;
·                     des Tabatières de Bordier, Alibert, Meylan, Capt et Dupin, en buis, en écaille ou en métal précieux, avec ou sans automates dont une tabatière en ronce, écaille et or remise aux officiers méritants du 1er Empire, depuis 250 jusqu’à 25.000 € ;
·                     Des Oiseaux Chanteurs de Griesbaum, Bontemps, Jacques et Charles Bruguier, en bois, en argent ou en vermeil;
·                     Des curiosités mécanico-musicales ; dessous de plat, pot de chambre mais aussi tableau à musique, trophée commémoratif du 20ème anniversaire du lancement de Spoutnik, etc…
·                     Un Orgue de manège 35 touches LIMONAIRE

Catalogue (15 euro) sur demande à l’Etude (demandez Valérie Vedovato au 05 62 88 65 66,
ou par mail
j-rivet@wanadoo.fr

Pour tous renseignements complémentaires, vous pouvez me contacter au 06 07 15 11 69
ou par email
expert@boites-a-musique-anciennes .com

 Par ailleurs, toutes les photos sont visibles sur Internet à l’adresse suivante :
www.boites-a-musique-anciennes.com


Histoire Vraie

LE PIANO DE BRÉGY                                                                          Aquarelle de GEORGES BRUYER

C'est une très heureuse idée qu'a eue l'Etat quand il a acheté à l'exposition des « Oeuvres des artistes mobilisés » salle du Jeu de Paume, la curieuse  aquarelle dont nous donnons ici la reproduction. Elle est signée du nom de M. Georges Bruyer qui, en quelques touches rapides, a fixé la fantastique  vision d'un pauvre piano mécanique qui mériterait, s'il a pu échapper à la tempête, de figurer, en bonne place, dans une des galeries de nos souvenirs  historiques. Voici d'ailleurs la très véridique histoire du piano de Brégy. Nul texte ne pourrait mieux commenter la peinture: ces lignes sont extraites d'une lettre écrite à ses parents par le jeune et vaillant artiste qui, depuis onze mois, fait bravement le coup de feu aux premières lignes. .A. D. ...

Depuis près de quatre jours nous entendions le canon, nous avions reçu le baptême du feu. Et nous marchions... Au crépuscule, nous marchions encore, les yeux fixes, les muscles brisés, les dents serrées, résolus... Nous savions depuis quatre jours ce qu'était la mort, mais nous savions aussi que nous étions en France et que les autres, les ennemis, étaient là... « Il y a nous et les autres,... nous et les autres,... nous et les autres,.. »

Tout en traversant la plaine, qui semblait infinie, je ne cessais de mâcher cette phrase. Elle rythmait mes pas, les soutenait et leur donnait chaque fois une nouvelle énergie. Le jour tombait rapidement. Des villages flambaient à l'horizon. L'affreuse odeur de  la mort flottait autour de nous, montant des tas informes de bêtes et d'hommes massacrés. Nous marchions toujours. Le canon s'était tu. Mais voici que, du fond du silence, un  son extraordinaire semble sortir, un tout petit son de rien du  tout, mais cependant perçant, un son « moitié figue, moitié raisin ». Mais d'où vient-il ! De près ou de loin ! Du fond de la terre, de l'horizon ou du ciel? Mystère...

Nous marchions toujours... et bientôt s'offrent à nos regards des groupes faits d'ombres vagues qui s'agitent. Puis ce sont des lignes de fusils, en faisceaux. Un bataillon de chasseurs est là, au repos, et c'est de ses rangs que le son mystérieux semble sortir. Il n'y a plus de doute possible, c'est un piano qui chante. Et que chante-t-il : Une valse banale, une de ces valses de bals faubouriens, chères aux âmes  sentimentales des midinettes, qui, dans l'immensité tragique de cette plaine où s'amassent les ténèbres, prend un caractère inexprimable... Brusquement un déclenchement se produit dans l'appareil musical qui n'est autre chose qu'un piano mécanique, et, à la valse mélanco1ique, succède la plus folle des polkas, la plus sautillante, une polka du « temps jadis ». Je ferme les yeux et je crois voir tout un passé lointain qui s'agite et pirouette autour de moi. Mais un mouvement brusque s'est produit dans les groupes. Des rires fusent, les bras s'arrondissent, des couples se forment, et voilà le plus joyeux des bals... Quant à moi, je m'esclaffe. C'est un rire inextinguible, nerveux. Non! Cet air de dessous de plat dans cette plaine de massacre! Ce bal fantastique dans ce crépuscule ensanglanté par la mort et par l'incendie !

Pendant que, devant le geste souverain de Joffre, l'immense horde des Barbares qui se ruait sur Paris se replie en ce moment en désordre!... Non, vraiment, cela est trop drôle. Je me tords en lui tapant les cuisses. Mais tout plaisir a une fin. Il faut reboucler son sac, et... en route dans la nuit: « ... nous et les autres... »  Depuis ce jour,  bien des régiments ont défilé devant ce pauvre piano mécanique, abandonné comme une épave dans la plaine sinistre et qui avait servi aussi sans doute à faire danser les Boches lorsque, avant le « halte-là! » de Joffre, ils se croyaient à la veille d'entrer dans Paris.

Voilà l'histoire du piano de Brégy que je tâcherai de fixer en quelques coups de pinceau... quand j'en aurai le temps. Là-dessus, mes chers parents, je vous embrasse bien vite. La nuit tombe. Voici l'heure d’aller poser les fils de fer...

11 Septembre 1914, quelque part dans la Marne…   Extraits de L’illustration.


 Les Prochaines Manifestations


Tenez vous au courant  en appelant au 0561 573 722 ou en consultant  notre site : www.leludion.fr

·         Bourse d’Échange de Noisseville    www.bourse-noisseville.com                                24 Septembre

·         Ève vous reçoit rue Violet à Paris (un jour, un artisan)                                   du 10 au 15 Octobre

·         Salon du Patrimoine Culturel  (Paris – Louvre)                                               du 3 au 6 Novembre

·         Bourse d’Échange de Rudesheim                                                                                          6 Novembre

·         Vente aux Enchères « Boites à Musique » chez Artcurial Paris                                 8 Novembre

·         Ève vous reçoit rue Violet à Paris (un jour, un artisan)                                   13 au 17 Décembre

2006

·         Ève vous reçoit rue Violet à Paris (un jour, un artisan)                                         10 au 14 Janvier

·         Salon MUSICORA (Paris – Louvre)                                                                           13 au 19 Mars

·         Bourse d’Echange de Mirecourt                                                                                                 19 Mars

N.B. en gras sont indiquées les manifestations sur lesquelles vous pourrez nous rencontrer.

Pour plus d’informations (invitations, rendez-vous, dernière minute) le mobile : 06 07 62 43 94


L'Editorial

Voici un message « personnel » que j’ai reçu de mon ami Jacques Jurin, animateur de la bourse de Noisseville et grand collectionneur devant l’Eternel. Il s’adresse  aux « nés avant » le 3ème millénaire ; les autres ne pouvant pas comprendre… Comme il est bon de rappeler cette enfance-là, l'enfance des années 30, 40, 50, j’ai pensé que cela remplacerait avantageusement mon éditorial ;  car en regardant en arrière, c’est à se demander comment on a réussi à survivre si longtemps...

« Lorsque nous étions enfants, nous nous promenions en voiture sans ceinture de sécurité ni airbag pour nous protéger. Eh oui! Nos chambres étaient peintes de couleurs vibrantes, au plomb et nos maisons étaient isolées à l'amiante.

Il n'y avait pas de capsules de sécurité sur les bouteilles de médicaments ni sur celles des produits toxiques, ni de serrures sécuritaires sur les armoires. Et lorsque nous partions faire un tour à vélo, on le faisait sans casque ! On allait seul en ville chercher le pain, le lait dans un broc en aluminium à peine fermé.

On buvait même de l'eau directement des tuyaux d'arrosage. Quelle horreur !

On se faisait des petites voitures avec des vieux patins à roulettes et des planches en bois pleines d'échardes. On se laissait aller dans les descentes, sur le trottoir bordant la rue, pour s'apercevoir trop tard qu'on avait oublié de mettre des freins. Après être rentrés dans les buissons, les clôtures ou les façades à quelques reprises, on faisait autre chose. On quittait seul la maison tôt le matin pour aller à pied à l'école et on revenait souvent au moment où les lampadaires de la rue s'allumaient. Imaginez donc, pas de téléphones portables, personne ne pouvait nous joindre de la journée. On mangeait des gâteaux secs, du pain et du beurre et nous n'étions pas obèses.... il faut dire que nous jouions presque toujours à l'extérieur.

On buvait souvent à quatre ou cinq dans la même bouteille et il n'y a jamais eu de décès à cause de ça. On jouait à des jeux dangereux et souvent, on se faisait mal. On grimpait dans les arbres, on enjambait les murs des voisins, les grilles des squares. Parfois, il y avait des chutes, avec des coupures et des os cassés, mais personne n'était blâmé. C'était l'apprentissage de la vie.

Parfois aussi, on se battait entre nous, on avait des bleus, mais on apprenait à passer par-dessus. On n'avait pas de Nintendo 64, de Playstation 2 ou de X Box, sans compter les jeux vidéo ou même les 99 canaux de la télévision, les baladeurs,  les ordinateurs personnels, etc… Mais nous avions des amis et si nous voulions les voir, tout ce qu'on avait à faire, c'était de sortir et se rendre chez eux, sonner et entrer pour pouvoir leur parler. Imaginez ça ! Sans même demander la permission à nos parents ni se souvenir du numéro de code de la porte d'entrée !

Comment faisait-on tout ça, sans gardiens, dans ce monde cruel ? On inventait des jeux, avec des bâtons et des balles de tennis, on mangeait toutes sortes de choses, mais contrairement à ce qu'on nous disait, on perdait rarement un oeil et on n'était pas infecté par un méchant virus.

Certains écoliers n'étaient pas aussi futés que les autres. Parfois, ils manquaient leur année et devaient redoubler. Les classes et les examens n'étaient pas encore ajustés pour compenser les différences, quelles qu'en soient les raisons. Nos actions étaient les nôtres. Nous en supportions personnellement les conséquences. Personne pour nous cacher. L'idée de se faire protéger par nos parents si nous commettions une infraction était impensable. D'ailleurs, nos parents étaient du côté de l'autorité, c'est-t'y pas effrayant ?...

 Cette génération a produit les meilleurs preneurs de risque, "solutionneurs" et inventeurs. Les 50 dernières années ont été une explosion d'innovations et d'idées nouvelles. On avait la liberté, la responsabilité de nos succès… et de nos échecs.

Le plus important, c'est qu'on a appris à vivre avec tout ça.

Félicitations, car vous êtes de ceux-là. »

 


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Courrier
LE LUDION , 302 avenue de Fronton
F - 31200 TOULOUSE (FRANCE)
Tel +33 561 573 722
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MàJ 05/10/2005