Canard de Barbarie N°23

Depuis 1976, Le Ludion fait des orgues, des cartons perforés…et des heureux !

Ce Millénaire a déjà quatre ans.

Que cette nouvelle année nous donne l’occasion de nous rencontrer, de nous revoir, de nous apprécier !…

Que 2004 voie se réaliser vos rêves les plus chers, les plus fous, les plus agréables, nous sommes là pour çà…

Si les Musées existent !…

Dans le dernier numéro (Canard 22 de Juin 2003, c’est bien le dernier, n’en cherchez pas d’autres !… Je sais) je vous contais l’installation du Musée de Gérard Boquié à Rouen. Mais si le 5MPM et d’autres ont connu le jour, c’est bien parce que dans les années 50, 60 & 70 d’illustres collectionneurs ont ouvert le chemin.

Sans ces grandes figures originales, sans complexes et sans préjugés, qui reconnaîtrait le son acidulé des Limonaires, la suavité des Gaviolis et la gouaille des Orgues de Barbarie ?

Alors avec moi, mesdames et messieurs, chapeau bas devant Pierre Baffoin, Jean Ducloux et Henri Triquet.

	Les yeux bleus vifs, le cheveu court, la tête ronde indiquent tout de suite l’origine bretonne (Si tant est que Nantes soit en Bretagne ?). Pour compléter le tableau voyez un break Peugeot 404 rouge sans âge, le coffre débordant de « Gros Plant» et de « Muscadet » pour les amis et par dessus un cheval de Bayol, un « Limonaire » en peinture foraine et un violon automatique français, prototype breveté sanglé sur la galerie. Eh oui Pierre Baffoin fait partie de la noble confrérie des « brocs » ceux auxquels je pense qu’il faudrait élever une statue, tellement leur rôle dans la sauvegarde du patrimoine a été déterminant. Il a parcouru sans relâche, la France des manèges et des bals populaires, à la recherche de l’orgue rare et de l’orchestrion puissant. Il a, prosélyte heureux, exposé ses trouvailles au milieu de prestigieux Salons d’Antiquaires et d’improbables Foires à la Brocante et aux Jambons. Erudit consciencieux il parcourait les bibliothèques, pour vérifier telle anecdote, ou les registres de l’INPI pour compléter grâce au brevet d’origine tel mécanisme. Si beaucoup d’entre nous apprécient ou collectionnent ces drôles de machines, c’est à coup sur à cause de cet homme là. Merci du fond du cœur, Monsieur Baffoin.
L’homme que je tiens à saluer maintenant est un précurseur. Un de ces visionnaires qui allie sens esthétique et sens des affaires. Jean Ducloux est cuisinier. Mais pas n’importe quel cuisinier. Trois étoiles, trois toques, trois fourchettes. Cet homme là est l’homme de tous les superlatifs. Et quand il passe du piano à l’orgue, ça devient « Greuze Folies » le premier restaurant de prestige qui met en scène, et en valeur un merveilleux orgue de foire Gavioli entouré de toute une cavalcade d’animaux de manège. Début d’un collectionneur et d’une grande collection. Les repas de cérémonies éclatent sous les ors des trompettes, les plats défilent au son des flageolets, et les clients propagent la renommée de ce magnifique lieu de plaisir familial qu’est ce temple de la gastronomie bourgeoise. Si beaucoup d’entre nous ont gardé dans l’oreille et dans le cœur le son de ces drôles de machines, c’est à coup sur à cause de cet homme là. Merci du fond du cœur, Monsieur Ducloux.
	Si je vous dit : 1^er concert d’orgue de barbarie dans une église, 1^er musée français dont beaucoup de nos visiteurs se souviennent toujours…Si je vous dit : Passion, Enthousiasme, Générosité. Cet homme profondément ancré dans le 1^er arrondissement de la capitale a parcouru le monde pour la Musique Mécanique ; et a partagé avec les plus grands son Musée de la rue Beaubourg (en face des tubes) et sa collection personnelle d’instruments pleins de charme et d’esprit, parfaitement entretenus. Je me souviens de la livraison d’un superbe orchestrion Hupfeld de 600 kilos. Il n’a pas attendu les aides prévues le lendemain et nous avons déchargé tous les deux seuls, le chargement soulevé par la foi qui déplace les montagnes. Entouré d’une véritable cour, il a toujours fait bénéficier les uns et les autres de ses contacts et de ses relations. Ouvrant son courrier, combien de fois n’a t-il pas donné l’adresse d’un instrument intéressant à vendre. Il a installé gracieusement et promu de nombreux arrivants de province qui ne lui en ont pas toujours su gré. Je vous ai bien dit qu’Henri Triquet était le centre de la Musique Mécanique. Si beaucoup d’entre nous existent aujourd’hui, c’est à coup sur à cause de cet homme là. Merci du fond du cœur, Monsieur Triquet.

Vous êtes « baladin » ou « secrétaire » ?

La mondialisation existe depuis longtemps dans le monde de la MM. Peut être parce que la musique est un langage universel. Peut être aussi parce que les Orgues de Barbarie, instruments de saltimbanques, donc de voyageurs, sont de merveilleux vecteurs de communication.

Notre collection personnelle expose depuis longtemps un « Savoyard » symbole même de la diaspora de cette région et un Gavioli (nom, à l’évidence, d’origine italienne) portant sur sa façade l’adresse du siège parisien de la firme et l’adresse de la succursale de vente à Londres. Quant vous saurez qu’il fut fabriqué à Waldkirch en Forêt Noire en 1867 et restauré dans les années « 20 » par un atelier espagnol de Santiago de Galicia, vous comprendrez pourquoi l’Europe nous est totalement justifiée. Depuis nous l’avons exhibé à Singapour, à Chicago et sur de nombreux festivals de MM.

C’est pourquoi les voyages, outre leur aspect indéniablement formateur, nous ont semblé absolument nécessaires pour faire partager notre passion de la musique et de la chanson française. Et tout naturellement notre atelier exporte ses productions vers les pays d’Europe mais aussi vers l’Amérique du Nord et l’Asie du Sud-Est.

Ces pays et leurs ressortissants apprécient particulièrement la musique française et ce style inimitable qui fait notre succès. La « Vie en Rose », la « Bicyclette » sont connues et fredonnés par beaucoup d’amateurs en dehors de nos frontières. « Aux Champs-Élysées » est le tube préféré des voyageurs du métro de Tokyo. Et tous nous assurent que nos orgues incarnent parfaitement l’idée qu’ils ont de la Fête à la Française, cet esprit du tournant du siècle, ce je ne sais quoi, poétique et ténu, frondeur comme Gavroche, avec la gouaille d’Arletty, les gambettes de Mistinguett, la poésie de Prévert, la sensualité de Juliette Gréco, la diction d’Yves Montand, la provocation de Serge Gainsbourg, l’humour de Bobby Lapointe.

Terriblement français, sont ces Baladins à lecture mécanique. Orgues de caractère, ils n’ont point besoin de baguette pour donner un rythme, ou imprimer une cadence, et quand leurs trompettes battent la chamade, alors ce sont d’incontestables Maestro…

Et puis, il y a ceux qui voyagent dans leurs têtes. Ceux pour qui la rêverie, l’imagination ont le pouvoir de bouger les montagnes. Ceux qui se satisfont d’une image, d’une odeur, ou d’un son pour évoquer irrémédiablement les feux de camps tsiganes, les nuits de Varsovie, la manufacture de tabacs de Séville, les faubourgs de Buenos-Aires ou de Paris. Pour ceux-là, nul besoin de bouger, la pensée, l’esprit commande aux vents, les bourdons parlent, les flûtes répandent leur mélodie… Toccata Dorienne, Valse du petit Chien, Tarantella di Piedigrotta, la Valse du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, Nino Rota, le Beau Danube Bleu. Quand je vous dis que « Secrétaire » ou « Baladin », « Baladin » ou « Secrétaire », les voyages sont dans la tête, et tournent, tournent, tooooouuuuurrrrnneeeeeennnnntttt………….

Ø Dans tous les cas, le plus vaste choix de titres disponibles.

Ø Une marqueterie, des automates «arlequins», «chef d’orchestre»; ou une gaine de style dans une ébénisterie précieuse ;

Ø Des jeux de caractère : Flûte, Bourdon, Trompette, Prestant, Voix Humaine, Flûte Harmonique, Violon, etc…

Ø à cartons ou carte à puces, avec ou sans percussions, à poste fixe et moteur d’entraînement, ou sur chariot à roues de bois à double rayonnage que nous lui avons dessiné, pour une mobilité optimum, ses cartons étant rangés dans le tiroir suspendu

Ø Leur prix ? Parlez en avec Eve au 06 07 62 43 94… Elle saura vous conseiller.

Pour commencer vous aussi, votre futur Musée

Le manque de place nous empêche de publier les annonces d’instruments anciens, mais ne manquez pas d’interroger Eve Chaillat à ce sujet, au 06 07 62 43 94 - Vous pouvez aussi consulter : www.the-mart.com .

Les Prochaines Manifestations

Tenez vous au courant en appelant au 0561 573 722 ou en consultant notre site : www.leludion.fr

· Festival de Roquemaure 14 & 15 Février

· Bourse d’Échange de MIRECOURT (Vosges) 14 mars

· Bourse d’Échange de LONGIANO (Italie) 18 Avril

· Festival de Sainte Maxime (Var) du 30 Avril au 2 Mai

· MUSICORA Grande Halle de la Villette / Paris (20^ème édition) 6 au 11 Mai

· Festival de BON ENCONTRE (Pays d’Agen) 5 & 6 Juin

· Festival des GETS (Savoie) 14 au 18 Juillet

· Festival de Chassiers (Ardèche) 27 au 29 Août

· Festival de OINGT (Beaujolais) 4 & 5 Septembre

· Festival de MONTESQUIEU LAURAGAIS (Toulouse) 11 & 12 Septembre

· Bourse d’Échange de NOISSEVILLE (prés de Metz) 25 Septembre

N.B. en gras sont indiquées les manifestations sur lesquelles vous pourrez nous rencontrer.

Pour plus d’informations (invitations, rendez-vous, dernière minute) le mobile : 06 07 62 43 94

3^ème Masterclass « Voix et Orgues de Barbarie »

Vous avez toujours voulu devenir une ou un chanteur d’avenue, et vous souhaitez développer ce don qui est en vous… Inscrivez vous aux prochaines MasterClass « Voix et Orgues de Barbarie » qui se tiendront du 14 au 18 Avril au château Le Nouvela à Saint Amans-Soult, dans le Tarn.

Renseignements : écrivez à Eve Chaillat qui vous adressera les documents pour réservation.

Les lecteurs aussi, ont une plume !...

Dans un des courriers reçus ces derniers temps, mon interlocuteur s’étonnait de ne plus recevoir de nouvelles du « Canard », se demandait « s’il avait été plumé », et en regrettait l’éventualité, car disait-il « j’aime bien les animaux ».

Eh bien oui, certains ont essayé de « plumer le Canard ». Mais nombreux ont été les amis des animaux qui nous ont apporté leur soutien car tous ont bien vu dans les brûlots lancés contre lui, les intérêts partisans. Tels les cathares, nos voisins, je nous croyais à l’abri derrière mes certitudes toulousaines, et n’ai pas pris au sérieux les charges de l’adversaire… Seulement voilà, le dédain n’a pas de place dans un litige commercial.

A chaque chose, malheur est bon. Perdre quelques kilos ne fait jamais de mal, au contraire. Cela réveille le tonus et la pugnacité.

Le monde change, les empires se défont et d’autres renaissent de leurs cendres, les symboles s’effondrent, les éléments se déchaînent et surprennent nos vies d’humains si fragiles. Dans notre milieu même, où tout le monde veut devenir Calife à la place du Calife, où les alliances se font et se renversent, où les ennemis d’hier se croisent sur le chemin de Canossa, Le Ludion, tranquillement, entre dans sa 28^ème année d’existence, continue de créer des émotions, et de recevoir chacun avec le sourire serein de ceux qui ont traversé les tempêtes.