Le Canard de Barbarie N°15 - Novembre 2000 - La Voix et les Cancans du Ludion Le Ludion, créateur démotion depuis 1976.
Bilan du IIème Millénaire La
fin d’une étape amène à jeter un regard en arrière, par dessus
son épaule. Voilà un millénaire que la Musique Mécanique nous
manipule, nous enivre. Les princes et les gueux, les ecclésiastiques,
les thaumaturges, et les bourgeois, les rêveurs, et Vous et moi, ont
palpité, palpitent et palpiteront encore longtemps aux rêves conquérants
qu’emmenaient dans leurs sillages les nefs impériales de Charles
Quint, aux sortilèges des androïdes écrivains – ils ne pensent
pas, ne sont-ils donc point ?- aux sonorités acides des
orchestrophones de la Fête de Neuilly. De
tout temps, d’habiles artisans ont conçu, réalisé, diffusé ces
machines à rêver. Mais ont du aussi en découdre pour imposer leur
vision, défendre leur honneur, accroître leur prestige. Personne
n’a fait le lit d’Hans Schlottheim, artisan orfèvre de la guilde
d’Augsburg. Il du ferrailler dur contre les notables en place qui ne
voulaient pas lui laisser voir le soleil. Jacquet-Droz
a parcouru l’Europe des Grands pour obtenir la reconnaissance
qu’il estimait être celle qui lui revenait. Les procès de
Limonaire et de Gavioli sont restés célèbres dans les Annales. Et
si l’un a fini par supplanter l’autre, qui se plaindra qu’une
telle féroce concurrence ait produit de si magnifiques créations. La
concurrence, l’émulation, l’envie a toujours été un des moteurs
de l’humanité. Faire plus, faire mieux, c’est le leit-motiv de ce
millénaire de progrès. Certes maintenant que l’on arrive au Troisième...
Nous pouvons espérer que la nature humaine ait fait des progrès, que
nos congénères acceptent notre propre existence, et que leurs
querelles tellement démodées soient maintenant exposées au rayon de
la paléontologie. Alors,
qu’est il advenu de cette passion de roi, passée au fil des temps
dans la bruyance des rues ? Quels sont les futurs développements
à envisager, les nouveaux standards à proposer ? Quel sera
notre responsabilité sur la préservation de l’existant, quel doit
être notre rôle dans la transmission de nos savoirs pour
les générations à venir ? Autant
de questions qui devraient être débattues au sein de collèges
d’experts éclairés, d’associations d’amateurs
passionnés, de syndicats de professionnels avisés. J’espère
et j’attends. Mais
qui y-a-t'il donc dans un orgue de barbarie traditionnel Ø
La LECTURE PNEUMATIQUE : Si la lecture à griffe est très précise, la lecture pneumatique l’est un peu moins certes mais les noteurs compensent cela par un arrangement approprié. Pour gagner de la place, du poids et réduire le coût de fabrication, la lecture est réduite au passage du carton sur une barre de laiton percée, appelée « flûte de pan » reliée directement au sommier par des petits porte-vents de commande. · Quand le trou est bouché, la pression à l’intérieur du sommier se représente par une force égale sur toutes les parois de la boite, du porte-vent et jusque sous le carton. · Quand une perforation se présente devant la flûte de pan, cette pression s’échappe, une légère dépression se crée et permet alors à la membrane de recevoir une poussée et de tirer la soupape à laquelle elle est reliée. Le vent s’engouffre alors vers le tuyau d’orgue et le fait parler. · Quand le trou se rebouche, la pression se rétablit dans tout le système grâce au trou capillaire qui fait communiquer l’intérieur et l’extérieur de la membrane, elle redevient « flottante » et la force qui s’exerce sur la soupape la fait se reposer sur son siège, et le refermer. Le tuyau ne parle plus. Ce système est très efficace pour de petites orgues, mais n’est pas adéquat pour les additions de jeux ou autres accessoires pneumatiques. A moins de lui rajouter les relais, encombrants et lourds, qui nous ramènent aux lectures mécaniques, et vont à l’encontre du résultat escompté.
Ø
La LECTURE ELECTRIQUE : L’électricité apporte de multiples possibilités : l’ouverture de la soupape, ou la commande d’un fonction peut se faire par électro-aimant. Et cela quelque soit la distance entre la commande et l’opérateur. Puis une fois que l’on a admis la présence de l’étincelle électrique, pourquoi ne pas remplacer le carton par une information disons compactée, je pense par exemple à un support informatique. Là encore, il n’y a pas de solutions toutes faites, il faut choisir en fonction de ses envies et de ses besoins. Un chanteur cherchant un accompagnement n’aura pas les mêmes besoins que l’exploitant d’une brasserie ou qu’un industriel forain. Nous pourrons toujours vous donner un avis, n’hésitez pas à nous consulter !... Toutes
ces notions sont reprises dans une brochure d’Eve CHAILLAT : Les Gens du Nord ont de la chance
Dans le dernier
Canard, je vous ai dévoilé Roubaix
Les initiés savent que sa première passion a toujours été la mécanique,
même si celle-ci avait d’abord deux roues. Puis les phonos ont
envahi son garage et pour finir les pianos reproducteurs et les
orchestrions ont eu raison de ses premiers locataires. Maintenant
l’ultime moto reste parquée dehors : le cycle est bouclé.
A l’occasion des dernières journées du Patrimoine, nombreux ont été
les visiteurs se pressant devant les magnifiques instruments restaurés
par le maître des lieux. C’est toujours avec beaucoup d’émotion
que l’on écoute Ravel interprétant magistralement sa « Pavane
d’une Infante défunte » ou Fats Waller plaquant les accords
de « Aint’ Misbehavin’ ». sur un superbe Duo Art de
concert, parfaitement préparé. Si j’attends avec impatience la
remise en état des vitraux de l’Orchestrion de Café Mortier, il
est déjà très agréable à écouter. J’aime beaucoup la
collection de pianos automatiques comme le piano accordéon Jazz
Seybold qui chaloupe si bien les valses musettes, le Weber Unika et
ses gambes imitant à la perfection
A la sortie, n’oubliez pas de saluer comme il convient, Coralie et
Ludivine, les charmantes guides maison. Sinon vous aurez des mollets
à refaire, à cause de l’intervention musclée de Bill, le coquet
cocker capricieux, et non pas le roquet rocker râleur. Patrick DESNOULEZ – 53 rue
Vanderhaeghen – 59320
Haubourdin -
03 20 50 03 04 Lancement
des disques ·
Vous avez déjà entendu un type tout seul jouer du
piano à quatre mains ? Mais si, vous savez bien : le
« grand Frisé » à la Marie Thérèse. Eh bien non
seulement il joue, mais elle chante ! voui, voui… Et c’est drôlement
chouette ; même que j’en ai des frissons dans l’dos. Tous
ceux qui l’ont entendu interpréter le « Tango Stupéfiant »
ou « à l’Enseigne de la Fille sans Cœur » vous le
diront, elle a de la tripe. C’est une vraie « Chanteuse
Populaire ». Tout naturellement leur disque (FF.100,-
+ port FF.15,-) s’intitule : ·
Pour
les amateurs de Musique, pour les fanatiques de danses, pour les
afficionados de Mortier, et pour ceux qui nous font confiance, soyez sûr
que cette dernière livraison est un grand moment de Musique Mécanique.
Sans trop lever le voile, je peux vous dire que j’ai écouté la
maquette, et que mes oreilles sont joyeuses. La prise de son de
Richard Legardeur rend bien l’atmosphère de la salle, et aucun
subterfuge de compression numérique n’a entamé les voix du
majestueux GEANT A LA CLOCHE. C’est bien du pur Mortier, cent
pour cent pur jus, sans additif, ni sucre ajouté. Ce n’est pas un
produit du « show-biz » bien lisse, sans saveur ni odeur.
Là, vous fermez les yeux, vous avez sur la langue le goût âpre de
la Blonde Spéciale de Jenlain, le parfum fruité de l’accorte
serveuse, le vent des jupons des danseuses caressent vos joues;
pendant que Valentin se désosse prestement…
Nous vous convions aux 3èmes Master-Classes Voix & Orgues de Barbarie, cours de technique vocale et d’interprétation, mise en espace de votre spectacle, base de solfège pour la recherche de tonalité, recherche de tessiture et de répertoire, initiation à la notation musicale, technique, réglages et accord d’instruments. Accessoirement, (mais c’est important pour le moral des artistes) tourisme bucolique et œnologique (avec le 1er sommelier d’un fameux restaurant, si le nombre de participants le permet). En Bourgogne, cela s’impose… Dates prévues : arrivée et accueil dans l’après-midi du Mercredi 21, préparation d’un spectacle pour le samedi soir, adieux déchirants le matin du Dimanche 25 Février 2001. Intervenants : Fabienne Amirault (professeur de musique et de chant), Liliane Delval-Léotard (metteur en scène), Michel Amirault (compositeur, arrangeur), Philippe Crasse (facteur d’orgues). Participants : de 5 à 12 personnes, avec ou sans instrument. (différents instruments seront disponibles sur place - 27 et 32 notes). Lieu : Au bord du canal de Bourgogne, à Aisy sur Armançon, à environ 1h de Paris en TGV (gare de Montbard), à proximité de l’autoroute A6 (sortie Semur en Auxois). Hébergement et repas : possible sur place ou en gîte rural (3 épis). Prix sans hébergement : FF.2000, soit €.304.90 comprenant les cours, le prêt d’instruments et répertoires, droit d’inscription et assurances. Acompte 30% à
l’inscription, encaissable en début du stage. Renseignements
complémentaires /
Inscription à : « FAITES DE LA MUSIQUE MECANIQUE » 302 Avenue de Fronton F-31000 TOULOUSE
Tel : 0561 573 722 Notice historique sur Théophile Mortier Certains
d’entre vous nous ont demandé des renseignements sur Théophile
MORTIER, sa vie et son œuvre… Pour eux, notre ami belge Christian Dubois, vient de traduire du néerlandais un article du Kring Van Draaiorgel (l’association hollandaise des amateurs de MM) sur le sujet. Ce texte est disponible contre 10F en timbres, Franco. Les petites annonces Pour
tous renseignements complémentaires, appelez Eve Chaillat au 0561
528 602
Les Prochaines
Manifestations Tenez vous au courant
en appelant au 0561 528 602 ou en consultant notre
site web : http://www.leludion.com ·
Cet année Noël se fêtera le
25 Décembre ·
La fin de l’année, du 20ème siècle et
du 2ème Millénaire est fixé à Minuit le
31 Décembre ·
Je vais essayer d’avoir 50 ans
le 23 Janvier ·
Exposition / Bourse d’Échange de RUEIL-MALMAISON
3 & 4 Février 2001 ·
Stage « VOIX & ORGUES DE BARBARIE »
du 21 au 25 Février ·
Bourse d’Échange de MIRECOURT
1er Avril 2001 ·
Salon de la Musique MUSICORA
31 Mars au 3Avril 2001 N.B. en gras sont
indiquées les manifestations sur lesquelles vous pourrez nous
rencontrer. Pour plus d’informations
(invitations, rendez-vous, dernière minute) le mobile :
0607 624 394 L’EDITORIAL
Le monde atterré, a découvert
l’existence de virus sur Internet. Le monde a la mémoire courte…
Depuis toujours, des virus -autrefois cela s’appelaient des
rumeurs- ont parcouru les groupes humains. Souvenez vous de la
fameuse « rumeur d’Orléans ». Quelques faits pour rafraîchir
votre mémoire : des gens sérieux, des « experts »
ont fait savoir que dans les boutiques de la ville, tenues comme par
hasard par des juifs, des jeunes femmes disparaissaient mystérieusement.
Vous imaginez la pagaille que cela a occasionnée. Vous pensez que
c’était au Moyen-Age, au temps de Jeanne la Pucelle. Non, non…
Cette « hénaurmité » s’est passée sous Charles de
Gaulle, dans les années soixante. Évidemment, après un temps de
flottement, d’enquêtes et contre-enquêtes, les porteurs d’étoiles
jaunes ont été blanchis, disculpés. Mais ils ont subi un grave préjudice…
Le but des « braves gens » qui les avaient couvert
d’opprobres, avait été atteint. Au fait, pourquoi je
vous raconte cela? Ah oui, parce que si
d’aventure vous voyez passer d’autres virus, du style « I
hate You » par exemple, appelez moi, je vous dirai comment vous
vacciner.
MàJ 15/01/2003 |